Histoire

Les plus anciennes traces de peuplement au Congo sont associées à un Pré-Acheuléen, découvert sur les sites archéologiques de la Mulundwa au Katanga , de Katanda 2 et de Sanga 5 au Kivu . Les galets taillées ou choppers ont un âge estimé à plus de 200 000 ans, sans qu'il soit possible d'être plus précis aujourd'hui.

Le territoire du Congo-Kinshasa était anciennement peuplé uniquement par des chasseurs-collecteurs , peut-être en partie ancêtres des peuples pygmées actuels. Entre les traces d'un Pré-Acheuléen et l'arrivée des premiers villageois, le Congo sera toujours occupé par des groupes nomades, chasseurs-collecteurs, tailleurs de pierre, de cultures différentes.

L' Acheuléen est attesté par de nombreuses découvertes isolées de bifaces et de hachereaux ainsi que par le site de La Kamoa au Katanga.

Durant le deuxième millénaire avant J.C., le nord de l'Afrique équatoriale vit une vague de migrations de populations productrices de nourriture, néolithiques , parlant pour certaines des langues bantoues . Entre - 3 500 et - 2 000 ans, une première occupation villageoise dont l'épicentre se trouvait au sud-Cameroun, aboutit à l'installation d'un mode de production néolithique dans le nord et l'ouest de l'Afrique centrale. Au Congo, les premières traces de ces populations se matérialisent vers - 2 600 ans par la dite 'Tradition Imbonga' près de Mbandaka et du lac Tumba, et par la 'Tradition Ngovo' au bas-Congo à partir de - 2 300 ans. De l'autre côté du pays, au Kivu, on voit apparaître des villages de la 'Tradition Urewe '. Ces villages ne sont que l'extension occidentale de communautés productrices de nourriture, métallurgistes, installées surtout en Ouganda, au Rwanda, au Burundi, dans l'ouest du Kenya et de la Tanzanie ; les plus anciennes traces y sont datées de - 2 600 ans.

La métallurgie du fer se développe de manière indépendante à ces installations, les plus anciennes traces se découvrent en Afrique centrale au nord-ouest (sud-Cameroun et zone de Bouar en Centrafrique), et au nord-est (Région Interlacustre). Au Congo-Kinshasa, le fer n'est pas connu dans la région occupée par la 'Tradition Imbonga' ; ce n'est que plus tard vers - 2 000 ans que l'on travaillera ce métal (sites de Pikunda et de Munda). Vers la même époque, le bas-Congo connaît ses premières fontes du fer dans le cadre de la 'Tradition Kay Ladio' qui suit dans le temps la 'Tradition Ngovo'. Au Kivu, dès l'installation des premières communautés villageoises, il est probable que le fer est présent, comme l'attestent les nombreux fours de réduction du fer bien connus au Rwanda et au Burundi.

Plus tard, comme l'indiquent des recherches allemandes sur les affluents du fleuve Congo, ces premières populations vont lentement coloniser le cœur de la forêt équatoriale en suivant les axes des cours d'eau de l'aval vers l'amont ; des travaux espagnols dans l'Ituri suggèrent qu'il faut attendre - 800 ans pour rencontrer les premiers villages dans certains secteurs de la forêt.

Vers la fin du Moyen Âge , différentes populations, alors organisées en chefferie, s'édifient en royaumes ( luba , kuba , lunda , kongo , etc.) qui, pour certains, voient leurs apogées correspondre avec les premiers contacts avec les Européens du XV e  siècle . Cette période est marquée par différents royaumes marchands, commerçant avec les esclavagistes sur la côte et entre eux à l'intérieur du continent. Certains royaumes s'étendent sur plusieurs milliers de kilomètres et possèdent des réseaux commerciaux par delà leurs frontières. Le commerce se fait par portage ou voie fluviale.

Ces populations ne connaissaient pas la propriété privée, la terre cultivée en groupe ne se vend pas, les différents royaumes n'ont pas de frontières exactes (le territoire d'une petite ethnie comprend à peu près 5000 km²). Beaucoup ne connaissent pas la monnaie et font du troc , les membres d'une même chefferie s'entraident gratuitement. La science non écrite se transmet d'une génération à l'autre, les enfants devant assumer le même métier que leurs parents. Les rois ou empereurs n'ont pas de véritable pouvoir. Ce sont plutôt les chefs de villages qui ont de l'autorité. Les royaumes sont plutôt le résultat d'unions temporaires de différents regroupements de villages de même langue pour se défendre contre une ethnie voisine.

La traite des noirs s'étend jusqu'à l'intérieur du continent et correspond, avec la traite de l'ivoire, à l'essor économique ou au déclin des différents royaumes. Elle a eu surtout un impact démographique sur l'est du pays et a fait pâtir la tradition orale. Les Européens se limitèrent aux régions côtières jusqu'à la moitié du XIX e  siècle . À l'est du pays, aujourd'hui Ituri et Kivu , les Arabo-swahili répandirent l' islam et pratiquèrent également la traite négrière .

Chronologie

1874-1877  : Exploration du fleuve Congo par Henry Morton Stanley
1876  : Fondation de l'Association Internationale Africaine (AIA) par Léopold II de Belgique
1879  : Retour de Stanley au Congo pour coloniser des terres au travers de l'AIA
1885 novembre - 1886 février : Conférence de Berlin
1886  : Léopold II de Belgique devient roi de l'État Indépendant du Congo (EIC)
1908  : Léopold II de Belgique cède l'EIC à la Belgique, naissance du Congo belge, charte coloniale pour la gestion du Congo et scandales dans la presse belge
1940  : Entrée en guerre du Congo du côté des alliés
1959  : Émeutes à Léopoldville pour l'indépendance
30 juin 1960  : Indépendance du Congo

Congo belge

Dès les années 1940, dans ce qui était alors le Congo belge , deux tendances indépendantistes importantes se manifestaient dans la capitale Léopoldville  : celle des « gens d'en bas » ( Bas-Congo et Bandundu ) parlant le kikongo et celle des « gens d'en haut » parlant le lingala , venant de l' Équateur d'abord et finalement de tout l'intérieur du pays. Dans la première catégorie se forma en 1949 une association d'abord culturelle et finalement politique, l' Alliance des Bakongo (ABAKO), dont Joseph Kasa-Vubu devint président en 1954 . Son rêve devint de rétablir l'ancien royaume Kongo de l'époque portugaise , en fait celui des Bakongo . Cette tendance se durcit très vite et réclama bientôt l'indépendance immédiate tout en demeurant fédéraliste lorsqu'il s'agit plus tard de discuter le problème du reste du Congo. Les évolués « d'en haut », venant de régions plus diversifiées et séduits par le « plan de 30 ans pour l'émancipation de l' Afrique  » du Professeur belge Van Bilsen , publié en 1956 , étaient aussi désireux de maintenir le grand Congo unitaire. Leur manifeste dans ce sens publié le 1 er  juillet 1956 fut vigoureusement combattu par l'ABAKO dès son assemblée générale du 23 août 1956 . Le plan de 30 ans est déclaré utopique : « la nationalisation des grandes compagnies vivrières et agricoles comme des parastataux est souhaitable. Puisque l'heure est venue, il faut accorder aujourd'hui même l'indépendance immédiate ! »

La Belgique , qui croyait à la progressivité de la transition vers l' indépendance organisa les premières élections à l'échelon communal, limitées aux grandes villes en 1957 . L'ABAKO triompha inévitablement à Léopoldville et cela impressionna certains unitaristes, tel Patrice Lumumba , un Tetela du Kasaï , intelligent et idéaliste, qui ne tarda pas à fonder son propre « mouvement national congolais » MNC-Lumumba , plus revendicatif que celui du MNC-Kalonji , Albert Kalonji étant aussi un Kasaïen unitariste. Ces jeunes rivalités politiques confrontées aux structures tribales compliquées du Congo allaient former un mélange détonant qui détruirait au bout de cinq années la première démocratie parlementaire congolaise. On ne peut que rappeler ici quelques épisodes saillants :

  • Les émeutes de Léopoldville (4 -7 janvier 1959) provoquées par l'interdiction tardive d'un meeting de l'ABAKO. Arrestation de Kasa-Vubu le 12 janvier. Il sera libéré le 14 mars.
  • Le 13 janvier, déclaration gouvernementale annonçant l'intention belge de réaliser rapidement l'indépendance du Congo unitaire. L'ABAKO rejette cette déclaration deux jours plus tard.
  • La suite de l'année 1959 voit d'abord l'autorisation des partis congolais, suivie d'élections générales sur l'ensemble du territoire congolais marquées par toutes sortes de manœuvres de ces partis dont se dégagèrent 3 pôles : un Cartel des nationalistes fédéralistes formés de 6 partis séparatistes ou autonomistes dont l'ABAKO et le MNC - Kalonji , le pôle du MNC-Lumumba et finalement celui de l'homme fort du Katanga, Moïse Tshombé , conscient de la force économique de sa région et de l'intérêt de s'entendre avec l' Union Minière (tout comme Kalonji vis-à-vis des exploitations de diamant au Kasaï). Parmi les partis qui émergent on retrouve le PSA (Parti Solidaire Africain d' Antoine Gizenga ), ainsi que le PNP(Parti National du Peuple conduit par Albert Delvaux et Laurent Mbariko ).
  • En 1960 , ce sera la Table Ronde de Bruxelles (du 20 janvier au 20 février ) où représentants congolais et belges fixèrent les étapes suivantes. En mai eurent lieu les élections législatives et provinciales qui marquèrent de nouveaux clivages et alliances (scission de l'ABAKO) d'où résulta un compromis : Joseph Kasa-Vubu fut élu Président par le Parlement, Lumumba étant Premier ministre.
  • Au moment de l'indépendance du pays, le roi des Belges se rendit en personne à Léopoldville (future Kinshasa) pour assister aux cérémonies consacrant la fin de l'union coloniale entre la Belgique et le Congo, et marquant la naissance sur la scène internationale de ce nouvel État francophone (langue officielle) d'Afrique.

Le Congo belge devint indépendant en 1960 en tant que « République du Congo », tandis que l'ancienne colonie française voisine du Moyen-Congo adoptait le titre de République congolaise . L'assassinat de Patrice Lumumba en 1961 et la reprise du Katanga et du Sud-Kasaï (qui avaient fait sécession au lendemain de l'indépendance) marqueront le début de l'ascension de Mobutu Sese Seko .

La première guerre du Congo commença en 1964 après la prise de tout le Nord-Est du pays ainsi qu'une petite partie de l'Est (Lacs) par les disciples de Lumumba. Les populations furent enrolées de force et beaucoup d'exécutions furent signalées.

Mobutu Sese Seko s'emparera définitivement du pouvoir en 1965 . La libération de Stanleyville fut le précurseur des années de guerre jusqu'en 1966. Toute cette région aura vu des atrocités qui firent au moins 500 000 morts civils et militaires. Il aura fallu l'intervention des troupes étrangères pour mettre fin à ce carnage. Malheureusement ce ne fut que de courte durée et depuis les guerres se succèdent.

Le titre « République démocratique » fut adopté en 1966 (dès lors il n'y aura plus de confusion avec la « République congolaise » voisine dont le nom va aussi changer en « République du Congo »), mais les deux républiques du Congo étaient généralement distingués par leur capitale, à savoir Congo-Léopoldville et Congo-Brazzaville .

Zaïre fut entre 1971 et 1997 le nom porté par l'actuelle République démocratique du Congo, ainsi qu'alors par sa monnaie et par le fleuve Congo qui donne au pays son seul accès à l' océan Atlantique dans la ville portuaire de Banana (dans un étroit corridor sur la rive gauche du fleuve traversant le territoire de l' Angola , qui dispose de la rive droite, et dont il crée une petite exclave sur la côte Atlantique entre le nord du fleuve et la frontière de la république voisine du Congo ).

Dans les années qui suivirent la prise du pouvoir par le général Joseph-Désiré Mobutu , ce dernier entama à partir de 1972 une campagne d'« authenticité ». Le pays fut renommé « République du Zaïre », d'après un mot local pour rivière . Le général Mobutu devint Mobutu Sese Seko et obligea tous ses concitoyens à adopter des noms africains (suppression des prénoms à connotation occidentale, et rajout d'un «  postnom  »). L' abacost est promulgué. Une nouvelle monnaie - le zaïre divisé en 100 makuta (singulier likuta ) - remplaça le franc . De nombreuses villes furent rebaptisées :

Nom Colonial et Nom Actuel

Léopoldville                           : Kinshasa
Stanleyville                            : Kisangani
Élisabethville                         : Lubumbashi
Jadotville                                : Likasi
Albertville                              : Kalemie
Cocquilhatville                      : Mbandaka
Costermansville                    : Bukavu
Bakwanga                              : Mbuji-Mayi
Luluabourg                            : Kananga
Banningville                           : Bandundu
Nouvelle Anvers                    : Makanza
Port Francqui                         : Ilebo
Paulis                                     : Isiro
Thysville                                 : Mbanza-Ngungu
Leverville                               : Lusanga
Baudoinville                           : Moba
Ponthierville                          : Ubundu
Banzyville                              : Mobayi-Mbongo
Cattier                                    : Lufu-Toto
Élisabetha                              : Lukutu
Charlesville                            : Djokupunda
Aketi Port-Chaltin                 : Aketi
Bomokandi                            : Bambili
Kilomines                               : Bambumines
Moerbeke (Bas-Congo)         : Kwilu-Ngongo
Sentery                                   : Lubao
Vista                                       : Nsia Mfumu
Wolter                                                : Luila

À partir de 1974, de nombreux biens des étrangers sont confisqués ( zaïrianisation ). C'est le prélude au départ de nombreux étrangers qui quittent le pays. L'économie commence à péricliter.

Le régime semble absent dès les années 1990.

Seconde République Démocratique du Congo (1997 - ) sous la présidence de L. D. Kabila (1977 – 2001) Le 17 mai 1997, les troupes de Kabila entrent dans Kinshasa sans rencontrer de résistance. Laurent Désiré Kabila, depuis Lubumbashi, se déclare président du pays, qu’il rebaptise République Démocratique du Congo. Mobutu, malade, trouve refuge à Gbadolite pour s’exiler ensuite au Maroc, où il décédera en septembre à Rabat. Le 16 janvier 2001, Laurent Désiré Kabila est assassiné par un de ses gardes du corps. Son fils Joseph Kabila est désigné par le gouvernement pour assumer l’intérim –en attendant le rétablissement du blessé). Gouvernement intérimaire de Joseph Kabila (2001 – 2003) Joseph Kabila, proclamé chef de l’État, prête serment le 26 janvier et appelle à des négociations pour la paix. À Gaborone, s’ouvrira une réunion préparatoire au Dialogue inter congolais : celui-ci ne verra le jour officiellement à Addis-Abeba que le 15 octobre. Gouvernement de transition (2003 – 2006)
  • En 2003, se met en place le gouvernement de transition “1+4” (un président et quatre vice-présidents).
  • En juin 2003, l’armée rwandaise est la seule de toutes les armées étrangères à ne pas être retirée du Congo. L’essentiel du conflit était centré sur la prise de contrôle des importantes ressources naturelles du pays, qui incluent les diamants, le cuivre, le zinc, et le coltan.
  • En janvier 2005 des émeutes se déclenchent à Kinshasa lorsque la Commission électorale envisage publiquement un report de la date des élections, comme le lui permettent les textes.
  • En Mai, l’avant projet de la constitution est approuvé par le parlement. Fin juin, celui-ci décide de prolonger la transition de 6 mois. Un gouvernement de transition est établi jusqu’aux résultats de l’élection.
  • Une constitution est approuvée par les électeurs, et le 30 juillet 2006, les premières élections multipartites du Congo depuis son indépendance (1960) se tiennent :
    • Joseph Kabila obtient 45% des voix ;
    • Son challenger, Jean-Pierre Bemba 20%.
Les résultats de l’élection sont contestés et cela se transforme en une lutte frontale entre les partisans des deux partis du 20 au 22 août 2006 dans les rues de la capitale, Kinshasa. Une nouvelle élection a lieu le 29 octobre 2006, et Kabila remporte avec 58% des voix. Présidence de Joseph Kabila (2006 - ) Le 06 décembre 2006, Joseph Kabila prête serment comme Président (quatrième du pays).